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Illyria de Roselys
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Préface 

Les doutes et l'amour d'une mère

Illyria de Roselys

Quels sont les sentiments d'une mère envers son enfant ? Lorsque je suis tombée enceinte, un tourbillon d'émotions contradictoires m'a envahie : la peur, la joie, la crainte, le bonheur. Tous mes proches ont été ravis d'apprendre que j'attendais cet heureux événement destiné à combler la vie d’une femme.

J’ai ressenti cette angoisse insidieuse envahir tout mon être, me rendant coupable de ne pas avoir pris plus de temps pour réfléchir. Je ne suis pas malheureuse de devenir mère, mais il s’agit d’un choix loin d’être anodin pour lequel il n’est pas possible de revenir en arrière. Créer la vie avec l'homme que j'aime est le plus beau cadeau qui m'ait été donné.

Malgré le doute, j'ai survécu. De nombreuses personnes m'ont aidée durant ma grossesse et mon accouchement. John s’est montré très compréhensif, et il m’a redonné du courage lorsque j’en ai eu le plus besoin. Jeanne, mon ancêtre, a été très présente, sans pour autant m'épargner dans ses directives et ses rappels incessants sur mon devoir en tant que comtesse de Roselys et d'Artois.

J’ai vaincu les douleurs et le doute durant ces longs mois jusqu’à mon accouchement. Un garçon, m’ont-ils dit. Je me souviens de ma réaction lorsque John a enregistré ce moment unique où j’ai enlacé mon enfant contre moi, malheureux de quitter le ventre protecteur de sa mère pour affronter ce nouveau monde. C'est à ce moment-là que j'ai compris : la crainte qui avait envahi mon cœur pendant tout ce temps a finalement été balayée par des larmes de joie et de bonheur. John et moi sommes des parents heureux.

Les années ont filé trop vite pour que je prenne conscience que l'enfance de Lucas ne pourrait jamais être rattrapée. Avec le recul, je me rends compte que ces moments précieux ne doivent pas être sacrifiés pour des raisons futiles et égoïstes. Un enfant a besoin de toute l'attention et de l'amour de ses parents, peu importe les querelles ou le contexte. Mon fils a besoin de ses deux parents pour s’épanouir, et je suis consciente des difficultés auxquelles je tente de faire face.

Je ressens toujours cette force en moi, une rage inébranlable de protéger mon fils contre tous les dangers potentiels, qu'ils soient émotionnels, physiques ou sociaux. Mon instinct maternel et les conseils de Jeanne m’ont poussée à garder Lucas en sécurité face à un monde extérieur que je déteste profondément. À l'inverse, John aspire à une plus grande liberté, avec moins d'impératifs quant à mon devoir de comtesse et de femme politique, et surtout dans mon rôle de mère.

Je n’ai pas réalisé que Lucas en souffre encore, que le poids de son statut d'héritier des Roselys pèse sur lui. Mais je me dois d'être responsable de son bien-être, même s'il faut faire des sacrifices et lui cacher certaines vérités qui vont bientôt faire surface. Je ne peux l'éviter, même si cela fait mal.

Au final, je ne sais pas comment je réagirai s’il arrive quelque chose à mon fils. Je suis terrifiée à cette idée…

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